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J'aurais bien aimé être une fille comique...
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11 juin 2011

Souvenirs d'été

Image_1- Les poignées de porte multicolores en enfilade dans les wagons-lits qui nous descendaient jusque dans le Sud. On avait toujours la jaune, comme en prévision du soleil à venir.

- Se réveiller en pleine nuit, quand le train est en gare de Metz ; emprunter l'échelle pour aller sur la couchette de maman et regarder par la fenêtre avec elle l'animation des quais endormis.

- La cafétéria de la gare de Narbonne avec ses immenses fresques dessinées, les granitas fluo qui tournent dans les machines, et la madame qui annonce au micro que les passagers de Bressoux et Hertogenbosch (ça marque, un nom comme ça, quand on est petite) peuvent aller chercher leurs voitures.

- Le taureau en carton et les mascottes des Jeux Olympiques de 1992, plantés dans les collines catalanes et qui nous souhaitent la bienvenue.

- La cassette des vacances : une chanson pour papa, une pour maman, une pour E., une pour M. et une pour F. Puis on recommence. L'inévitable California blue de Roy Orbinson qui clôturait la deuxième face. Il faut écouter Nothing gonna stop us now de Starship et Fernando de Abba pour imaginer l'ambiance dans l'habitacle.

- La villa sur pilotis, le saule pleureur dans le jardin, les moustiquaires en pluies de perles à chaque porte et le divan à grosses fleurs rouges.

- La petite épicerie juste à côté "Chez Lolita" où on allait chercher les pains au chocolat (en fait, de gros croissants feuilletés recouverts d'une couche de chocolat noir craquant) et des reines-claudes pour le petit-déjeuner.

- Les cinq nattes qu'on alignait côte à côte au bord de la piscine et qu'on faisait tourner avec le soleil ; les cinq chansons qu'on devait écouter sur le petit lecteur fisher price avant de pouvoir sauter dans l'eau, parce que le produit solaire devait bien sécher avant ; les gouttelettes qui s'évaporaient toutes seules sur les bras, sous le soleil de 11h30.

- Les pennes à la Napolitaine de Tony. Ça n'a rien de très espagnol, mais c'était si bon. Et la sangria que les parents prenaient en apéro, les écorces d'oranges qui terminaient dans le cendrier.

- Les pins, le sable, les rochers de la plage de San Marti el Pescador. Sauter dans l'écume des vagues - que ma petite soeur appelait les "bazars blancs" à l'époque.

- Le souper du soir à la villa : un poulet rôti avec une tomate et de la mayonnaise. Puis un tour dans la vieille ville, au petit port, ou une partie de mini golf que je perdais toujours.

- Les histoires que mon papa inventait rien que pour nous et qu'on illustrait ensuite. On pouvait chacune demander qu'un petit animal soit inséré à l'histoire - un chat, une faon, un écureuil - et devienne un adjuvant de la Princesse qui devait affronter une terrible sorcière.

- Les jeux olympiques qu'on organisait dans la petite piscine : chacun d'entre nous représentait un pays et était récompensé d'un pin's à la fin de la semaine. Sauter dans la bouée, passer sous un boudin gonflable, continuer en sous-l'eau jusqu'au bord, grimper sur le toboggan, le descendre et atteindre l'autre extrémité en nageant la brasse sans les mains.

- Mon anniversaire qui tombait toujours pendant nos vacances en Espagne : la table du petit-déjeuner recouverte de petits cadeaux rigolos, de colliers de fleurs, de cartes de voeux. Maman et les soeurs qui chantent, papa qui photographie.

- Tous les livres que j'ai lus dès que j'ai su lire : lovée dans le fauteuil, couchée dans mon lit, assise dans une tache de soleil sur la terrasse (comme un petit chat), aux toilettes, sur la plage... La Bibliothèque bleue, L'école des loisirs, Cascade.

- Le soir, aller à Punta Mungo prendre des photos de toute la famille au coucher du soleil. Mon père qui met le retardateur, court vers nous, se met près de maman : derrière ses trois filles, il prend sa femme dans ses bras et sourit à l'objectif. Papa en vacances.

 

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